L’Iran, une aubaine pour les États détenteurs de l’arme atomique ?
Ces dernières années, le programme nucléaire iranien a occupé une place prépondérante dans les agendas de l’AIEA et les discussions internationales sur le nucléaire. Cette prépondérance a comme effet pervers de focaliser exclusivement l’attention sur l’Iran. Cela fait occulter la situation nucléaire de pays comme Israël et la Corée du nord, qui sont en irrégularité avec le TNP. Cela fait également occulter un sujet crucial : la réduction des arsenaux nucléaires américains et russes.
Partant de constat, la question que je me pose est la suivante : la focalisation absolue du « G5+1 » et de l’AIEA sur le programme nucléaire iranien n’est-elle pas une façon espiègle de détourner l’attention de la communauté internationale d’autres sujets sur le nucléaire plus cruciaux ? Dit autrement, la réduction des arsenaux russes et américains, la surveillance des arsenaux israéliens et nord-coréens, ne constituent-ils pas autant que le programme nucléaire iranien une menace pour la paix dans le monde ? Bref, le programme nucléaire iranien n’est-il pas finalement une aubaine, un dérivatif pour les États détenteurs de l’arme atomique ?
En vérité, derrière la sur-médiatisation et l’agitation qui entourent le programme nucléaire iranien, se cache une volonté de détourner l’attention de la communauté internationale d’autres sujets plus cruciaux sur le nucléaire militaire. S’il vrai que le programme nucléaire iranien représente un sujet légitime de discussion internationale ; il ne mérite en revanche pas la focalisation absolue dont il fait l’objet. Une focalisation qui, du reste, est entretenue en sous-main par un État comme Israël, lui-même en situation interlope par rapport au TNP.
Au-delà de toutes les agitations
du « G5+1 », ce qui semble véritablement en jeu, c’est la
reproduction de l’ordre hégémonique post-1967 ; c’est la reproduction d’un
ordre civilisationnel.
CERDA